Un impondérable du débat politique : l’affaire Dreyfus. Publication sur ce thème d’une brève étude sociologique de Pareto
PAR RÉMI HUGUES.
13 janvier
En 1898, un 13 janvier, Émile Zola écrit une lettre ouverte au président de la République dans L’Aurore sous le titre polémique « J’accuse ». C’est le début de l’ « Affaire », comme l’appelait Charles Maurras, c’est-à-dire le débat sur la culpabilité du capitaine Alfred Dreyfus. qui va déchaîner les passions de l’opinion publique. Cette ébullition, Paul Morand la décrivit à merveille dans son livre 1900.
L’affaire Dreyfus, alors que plus d’un siècle est passé depuis son irruption, reste semble-t-il un enjeu crucial de notre vie politique.
À intervalles réguliers elle ne peut s’empêcher de refaire surface. Le 26 octobre 2021, l’Affaire s’est invitée dans l’actualité à l’occasion de l’inauguration par Emmanuel Macron d’un musée consacré à ce capitaine de confession juive et aux origines germaniques dont le sort passionna tant les Français au tournant du XXème siècle au sein de la maison d’Émile Zola, située à Médan, dans les Yvelines, qui après avoir été fermée au public pendant dix ans, rouvre.
Peu avant, Éric Zemmour a jeté un pavé dans la mare du consensus scientifique actuel en déclarant que l’innocence d’Alfred Dreyfus n’a rien d’ « évidente ». Ce qui fait signer Nicolas Barotte, du Figaro, le lendemain de l’inauguration présidentielle, un article intitulé « L’affaire Dreyfus revient à l’agenda politico-militaire », concernant la nomination à titre posthume de Dreyfus au rang de général.
Il est important que les Français d’aujourd’hui comprennent pourquoi cet événement revêt une charge symbolique si forte, qui explique pourquoi l’Affaire, cette matrice politique pour l’Action française, continue d’agiter les esprits.
C’est pour cette raison que Belle-de-Mai Éditions publie des morceaux choisis du Traité de sociologie générale du savant italien Vilfredo Pareto sur l’Affaire Dreyfus, très utiles afin de mieux appréhender ce moment critique de notre histoire.
Par une analyse extrêmement érudite et rigoureuse, il en dévoile les facettes tant économiques et politiques que métaphysiques : selon lui elle fut l’arène d’une lutte entre deux Lois, celles du Sang contre celles de l’Or… celles-ci ayant réussi à vaincre celles-là… ■
