MÉTHODE RECOMMANDE LA RÉÉDITION DE LES TROIS ENTRETIENS SUR LA GUERRE, LA MORALE ET LA RELIGION

Écrit à la manière des Soirées de Saint- Pétersbourg de Joseph de Maistre, Les Trois Entretiens sur la Guerre, la Morale et la Religion suivis de la courte relation sur l’Antéchrist de Vladimir Soloviev sont une cure d’altitude intellectuelle qui mérite, à notre époque qu’à maints égards l’on peut trouver effroyablement triste, si ce n’est sordide, une attention particulière.

Ce livre, rédigé au tournant du XXème siècle, n’a pourtant jamais été aussi actuel. << Nous sommes en guerre >> a répété six fois Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 16 mars 2020. De tels propos ont pu interpeller. Il sont en tout cas l’expression d’une certaine gravité. D’autant plus que le 16 avril 2020 le président de la République a accordé une interview au Financial Tomes où il a énoncé le terrifiant constant que << la Bête de l’événement est là >>. Il y a de quoi s’interroger, et l’ouvrage de Soloviev est là, lui, pour répondre à ce légitime étonnement. Ce dernier se détourna vite des chimères politiques de son temps socialisme, anarchisme, etc. pour devenir un immense écrivain chrétien orthodoxe. Sans pour autant occulter les racines grecques de l’identité russe, quelque peu païennes donc, ce qui se manifeste dans ce livre par le recours aux dialogues, à la dialectique, pour tenter de faire émerger des vérités, ce qui renvoie à la tradition platonicienne de mise en scène des conversations entre Socrate et ses contemporains. Ce qui revient à implicitement critiquer le choix de l’essai comme support privilégié par le philosophe pour édicter ses lois, choix particulièrement prisé par les penseurs modernes. Avez-vous déjà un tragédie de Karl Marx ou un roman de George Berkeley ?

Ainsi Les Trois Entretiens sur la Guerre, la Morale et la Religion suivis de la courte relation sur l’Antéchrist instruit autant qu’il divertit; c’est pourquoi Belle-de-Mai Éditions réédite ce thriller philosophique fort utile pour mieux s’acclimater à l’ambiance apocalyptique que nous connaissons depuis. maintenant un an, avec une préface signée par l’anarcho-royaliste Antoine de Crémiers.

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