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RÉÉDITION : Fustel de Coulanges, par Paul Guiraud (1896)

RÉÉDITION : Fustel de Coulanges, par Paul Guiraud (1896)


Pourquoi une maison d’édition d’obédience maurrassienne propose-t-elle la biographie d’un historien aujourd’hui méconnu nommé Numa-Denys Fustel de Coulanges ?

Ce qui, premièrement, relie ce dernier à l’Action Française* est la relation de travail qu’il a eue avec le grand ami de jeunesse de Charles Maurras Frédéric Amouretti.

Jean Gavot dans Cent ans de Félibrige à Cannes a relaté cela : « Il se lie à lui, ce qui n’était pas chose aisée, car le célèbre historien n’était pas, paraît-il, d’abord facile. Toute sa vie, Amouretti restera fidèle à sa mémoire. »

Éreinté, cet historien qui eut l’insigne honneur de donner des leçons à l’Impératrice Eugénie se rendit à Cannes – ville où vivait ce dernier – pour se reposer, sentant la fin approcher. Leur rencontre fut, dit-on, intellectuellement féconde.

Il y a, de surcroît, une très forte ressemblance entre l’esprit de Maurras et celui de Fustel quant à leur rapport au religieux. En atteste cette phrase de celui-ci qui pourrait être aussi bien attribuée à celui-là :

« Je désire un service conforme à l’usage des Français, c’est-à-dire un service à l’église. Je ne suis, à la vérité, ni pratiquant, ni croyant ; mais je dois me souvenir que je suis né dans la religion catholique et que ceux qui m’ont précédé dans la vie étaient aussi catholiques. Le patriotisme exige que si l’on ne pense pas comme les ancêtres, on respecte au moins ce qu’ils ont pensé. » Il évoquait la manière dont il voulait que se déroulent ses funérailles.

On peut ainsi considérer que les deux écrivains sont à ranger dans la même école scientifique, celle de l’« empirisme organisateur », inséparable d’une certaine forme d’agnosticisme.

Ce livre, publié par Hachette en 1896, présente l’immense intérêt de réunir les principales idées directrices de l’œuvre de l’auteur de La Cité antique, remarquablement synthétisées par un autre historien de métier, Paul Guiraud, qui connut Fustel à l’École Normale Supérieure.


* On lira, par ailleurs, le chapitre consacré par Maurras à Fustel de Coulanges dans les Œuvres Capitales – Tomme III (Flammarion, 1954) ; et l’on pourra se reporter aux divers ouvrages parus sur l’histoire de l’Action  Française, pour mesure l’influence qu’y ont exercé l’œuvre et la pensée de Fustel, notamment, bien-sûr, à travers le Cercle Fustel de Coulanges destiné à regrouper les enseignants et les universitaires de la mouvance maurrassienne. Toute une riche histoire continuée après-guerre où ce Cercle fut reconstitué à plusieurs reprises.     

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